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L'ACIER


L'acier AISI 440C ( Z100CD17)

A l'époque, entre 1970 et 1975, je n'avais connaissance d'aucune littérature traitant des aciers inoxydables de coutellerie. Mon idée consistait alors à chercher avec quel acier trempant on fabriquait les chemins de roulement à billes inoxydables, dans l'espoir d'utiliser cet acier pour fabriquer mes lames.

J'ai fini par découvrir qu'il existait une aciérie spécialisée en coutellerie, Bonpertuis, et grâce à son représentant j'ai eu accès à un ensemble d'informations; j'ai pu adopter l'acier T9Mo, alias Z100CD17 ou AISI440C, que personne n'utilisait alors en coutellerie en France.

Entretemps j'avais découvert le même choix dans la littérature américaine importée par des libraires ou armuriers disparus depuis, ce qui a conforté mon choix. Toute cette démarche m'a coûté plusieurs années et c'est ainsi que j'ai introduit, le premier en France, l'usage de cet acier "chirurgical" inoxydable.

Cet acier nécessitait une mise en oeuvre autrement plus contraignante que l'acier non allié de qualité étant donné que sa plage de forgeage-traitement est étroite et impossible à évaluer à l'oeil. Dans un précédent emploi,j'avais acquis l'expérience de la trempe sous vide, rare à l'époque.

Avec ce type de traitement thermique, le four étant piloté à 1/2 degré en plus ou en moins de la température théorique, j'étais sûr d'opérer une trempe optimale et de fabriquer par ce processus rigoureux des lames de qualités sérieuses et répétitives. Ce traitement de cet acier apportait encore d'autres contraintes, dont celle de ne pas permettre de trempe différentielle. Ainsi, contrairement aux lames en acier non allié, la soie était à la même dureté que la lame.

Il fallait en tenir compte, éviter de créer une amorce de rupture au niveau de la garde en diminuant trop brutalement la section et aussi adopter un mode de montage, de la poignée, nouveau qui exerce sur la soie une précontrainte analogue dans son principe à celle des poutres en béton.

Grâce à ces dispositions, j'ai pu privilégier la solidité, ce qui a été bien compris des clients et usagers qui nous ont suivis et soutenus.

Le couteau, instrument déjà modeste parce que toujours second par rapport à l'arme à feu quelqu'en soit l'usage, devait se faire oublier en ne nécessitant aucun nettoyage. De ce fait, le type d'acier s'imposait par lui-même. Il s'agissait de choisir un acier inoxydable à haut pouvoir tranchant.

Nous nous efforçons toujours de nos jours à travailler des aciers dont la composition est la plus proche de celle évoquée.


Le Damas

L'acier type damas avait pour objectif de compenser les défauts graves que l'ont trouvait dans les aciers jusqu'au début du 20ème siècle, lorsque leur élaboration était entièrement tributaire de l'habileté des forgerons métallurgistes.

La base consistait à souder par forgeage deux types d'aciers différents, l'un très chargé en carbone, conférant le pouvoir tranchant à la lame après trempe, mais devenant cassant alors, l'autre à basse teneur en carbone durcissant peu à la même trempe et conférant à l'ensemble une grande résistance à la rupture. L'habileté des Celtes était reconnue dès Halstatt 1 ( 800 ans av.JC) pour ce type de travail.

L'acier damas, ne correspondant pas à mon "cahier des charges" personnel, est très bellement mis en oeuvre par d'autres et j'en suis ravi.

Il est bon de rappeler ici que la technologie dans son ensemble est au service d'un but à atteindre. Ainsi en fonction du but, on choisit l'ensemble des technologies propres à y parvenir et non pas l'inverse, c'est à dire d'affecter après coup un but à une technique dont on vient tout juste d'acquérir une maîtrise partielle sans rien connaître de la culture technique environnante.



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